Description
Vingt poèmes choisis et illustrés par Gérard Birling. PREFACE
Ce recueil VINGT POEMES choisis et illustrés par GERARD BIRLING est né il y a deux ans de la volonté d’un poète et d’un artiste de travailler ensemble. Lorsque je suis arrivé au collège, j’ai eu l’occasion de parler avec les collègues de mes projets d’écriture, de peintures et d’auto- éditions. Je leur ai montré ce que je faisais et j’ai proposé de suite à Gérard Birling une collaboration. Comme j’ai pu le faire il y a quelques dizaines d’années, à l’occasion de mon second recueil de poèmes, Angoisses et Rencontres. Avec Brigitte Maire, une collègue Ardennaise, professeur d’Arts Plastiques. Il a de suite accepté ce projet, partant un peu dans l’inconnu, mais j’ai senti chez lui une grande volonté de s’investir dans ce projet.
Alors, d’abord je lui ai fourni des textes. Et j’ai pensé aux Poèmes Inédits, un recueil publié en 1998, mais dont les textes n’ont jamais été mis en image. Gérard Birling, alors, et à son rythme, car nous ne nous sommes mis aucune pression quant aux dates, s’est mis à l’ouvrage. Après que nous nous soyons mis d’accord sur quelques remarques de départ . Le format des œuvres ne devrait pas dépasser le A4. Afin qu’elles puissent être scannées facilement.
Nous ne nous sommes pas concertés non plus sur le choix des textes, ni sur le type de support utilisé pour réaliser les images. Gérard Birling a choisi lui-même les poèmes qui l’inspiraient. Partant d’un mot, d’une idée, et il a eu l’entière liberté de les mettre en image. Ce qui fait que sa production s’est faite tranquillement, de son côté, chez lui. Sans que je n’aie eu à intervenir dans son travail. Simplement une rencontre à intervalles réguliers. Pour me montrer ses dernières œuvres, au fur et à mesure de leur réalisation.
Dès le début, j’ai été sous le charme de ces œuvres produites. Aquarelles lumineuses, aux tons adaptés à l’ambiance des poèmes choisis. Nous n’avons guère parlé des poèmes. Simplement Gérard Birling m’a mis en avant tel mot qu’il avait estimé important d’illustrer. Tel autre qui lui avait fait penser à…
Grand professionnel, Gérard Birling a consacré sa vie à l’enseignement des Arts Plastiques auprès de jeunes élèves. Et le résultat est probant. Une formidable unité transparaît dans cette série d’une vingtaine d’aquarelles; Unité de ton, unité de type de personnage. Mais une extrême variété dans les choix qui ont été faits.
Nous avons par ailleurs décidé de garder l’ordre des poèmes qui ont été choisis par le peintre. Ce choix est déjà une indication des préoccupations de l’artiste, qui, quelque part, ont sans doute fait écho à celles du poète telles qu’il les avait décrites dans le recueil Les Poèmes Inédits.
« Cafard et introspections, lumières et impressions, joies des fêtes ou complainte du paysan, du courage, idéal ou illusions, autant de sentiments qui, de l’enfance à la vieillesse, posent les interrogations, essence même d’un poète, pour peindre et dire, et étudier : c’était écrit… ».
Gérard Birling, lui, a mis en avant des thèmes de « la fête, de l’espoir, de la lumière et de l’arc-en-ciel » par opposition au « cafard, à la traîtrise, aux déboires » dans des mises en scène fortes, pleines de charme et d’émotion. LLe « vagabond » est désincarné par la représentation de son pardessus d’un bleu délavé, et dont le col ouvert est caché par un immense nœud papillon d’un jaune qui vous claque à la figure comme une paire de gifles.
Et que dire de cette « traîtrise » symbolisée par cette formidable représentation d’un globe terrestre on ne peut plus réaliste, qui flotte dans l’atmosphère. Et dont une vilaine sorcière semble en balayer la surface. Pour y faire le ménage ? Et que dire encore de cette merveilleuse aquarelle, pour illustrer le poème Qui es-tu ?, Esquisse quasi translucide, du moins aussi fine qu’un nuage qui s’érige dans le ciel, de la statue de la liberté ? Et la plume jaune orangée qui flotte dans l’azur, égrenant des larmes de sang !
Tout n’est pas morbide, heureusement. Ici, une « mamie » a gardé sa fenêtre ouverte, attendant les invités pour sa fête. Là, une curieuse tête trépanée porte des lumières, tel un chandelier, symbolisées par une chevelure rousse et quatre bougies plantées dans un liquide bleu. Et là encore cet étrange arbre dont l’artiste a visualisé le monde sous-terrain des racines nourricières, qui plongent au cœur de la terre, et qui, d’habitude sont cachées aux spectateurs.
Autres images magiques que ce personnage, pour « convalescence ». Il sort de son bocal pour retrouver la vie du monde extérieur. Et ce personnage montré de dos porte un chapeau, pour « cafard », et qui transporte un oiseau !
Certaines aquarelles me font penser à certaines œuvres de Magritte dans le traitement à la limite du surréalisme. Et ce n’est pas un vain hommage ! Gérard Birling a su mettre dans ces représentations autant de force, sans doute aussi une grande part de lui, que j’ai dû moi-même éprouver durant l’écriture de ces poèmes.
Je suis heureux, et très fier, d’avoir mené ce projet à son terme avec Gérard Birling, un artiste d’une telle qualité. Et je le remercie vivement d’avoir pris sur son temps libre pour illustrer mes poèmes. Et surtout d’avoir su trouver dans ceux-ci un certain intérêt, qui lui a fait réaliser cette extraordinaire série avec une telle force d’inspiration. Je ne puis que souhaiter, pourquoi pas, et s’il en est d’accord, avec lui de nouvelles collaborations…
J’espère que les lecteurs éprouveront autant d’émotion que celle que j’ai pu ressentir à mettre en perspective les aquarelles de Gérard Birling qui ont si bien mis en valeur ces poèmes qu’il a choisis et qu’il a illustrés avec autant de cœur et de talent.
Yves SAGET
Gérard BIRLING est né en 1946.
Après des études aux Beaux-Arts de Mulhouse (Haut-Rhin), il a travaillé au sein d’une équipe à l’élaboration de plusieurs agences bancaires.
Il enseigne les Arts Plastiques à l’Education Nationale depuis 1969 ; d’abord à Mulhouse, puis dans l’Hérault, au collège Pic-Saint-Loup de Saint-Clément-de-Rivière, où il exerce depuis 1979. Il s’adonne à l’aquarelle depuis 1978.
En tant que professeur, il a fait participer ses élèves à des expositions réalisées en collaboration entre l’Education Nationale et le Musée Fabre de Montpellier, dans la période de 1998 à 2005 :
- Autour de Géricault, à partir d’un tableau « Etude de pieds ».
- Et autour de Sébastien Bourdon, à partir du tableau « L’Ostéria au fumeur de pipe ».
- Autour des œuvres de Kupka, travaux qui ont été exposés dans le hall du CRDP à Montpellier début mai 2004.
- Et autour de la restauration du tableau de Louis Béroud (Lyon, 1852-Paris 1930), « Au salon du Carré du Louvre.1883. », exposition présentée début mai 2005 au Pavillon du Musée Fabre.
« Au début de l’Année scolaire 2004-2005, j’ai eu l’occasion de collaborer avec Yves SAGET, Principal-Adjoint du collège, mais aussi poète, écrivain, peintre et Auto-éditeur ! Il m’a ainsi proposé d’illustrer un de ses recueils de poèmes. C’est ainsi que je me suis mis à choisir dans son livre Les Œuvres Inédites une vingtaine de pièces que j’ai mises alors en image.
Yves SAGET m’a laissé une totale liberté dans les choix des poèmes et dans le temps nécessaire à la réalisation de la vingtaine d’aquarelles (technique utilisée pour l’ensemble de la série). Ce sont des aquarelles figuratives, dont la réalisation s’échelonne sur les années scolaires 2004-2005 et 2005-2006.
L’inspiration est diverse : cela peut aller de l’ambiance dégagée par l’œuvre écrite à une phrase, un mot, une idée. L’ensemble des images et des poèmes exprime les aléas de la vie courante, parle de nos joies et de nos peines.».
Gérard BIRLING
A M’AMIE POUR SA FETE
Le trente février est ta fête, m’Amie,
Je te dédie ces vers qui n’ont pour prétention
Que de louer ta grâce et ton air si charmant
Que dégage pour moi ta beauté embellie.
Quel émoi je ressens quand je suis près de toi !
Mon cœur se met à battre tes vrais yeux de jade
Se posent sur les miens, tendrement me regardent
Et je laisse mon trouble s’échapper de moi.
Quand ta bouche frémit en me disant je t’aime
Et quand mes lèvres rosées se tendent au baiser
Quand je t’embrasse enfin, je me sens exalté
Par ton parfum frivole qui m’envahit sans peine.
Quand ton corps près du mien se blottit dans mes bras,
Ta gracieuse poitrine accolée à la mienne
Quand tu me prends les mains, quand je presse les tiennes
Je crois vivre un rêve où je ne t’entends pas.
Comme une rose qui, de jour en jour, se pose
Embellit au printemps ses pétales dorés
Ton merveilleux sourire et ta voix enchantée
Illuminent mon cœur comme un bouquet de roses.
UNE PLUME
Une plume dans l’air virevolte légère
Pourquoi ne tombe-t-elle pas ?
Sur le sol au milieu de toutes les poussières
Eh ! Elle me suit pas à pas.
Mais pourquoi cette plume n’est-elle point essoufflée ?
De courir je me sens si las !
Elle colle à ma bouche et me donne un baiser
Comme ceux qu’on donne ici-bas.
Mais enfin que veut-elle et quel est son dessein ?
Pourquoi me sourit-elle ainsi ?
Ne peut-elle enfin dire ce que j’attends en vain ?
Et soudain, tout s’éclaire et frémit une horreur :
La plume se transforme en scie !
Douleur très lancinante, mon sang coule, et je meurs.
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