Depuis pas mal d’années, j’avais envie de travailler avec Watana, peintre d’origine thaïlandaise et épouse de mon beau-frère Bernard Au début que je l’ai rencontrée, en 1983 pour la première fois, nous évoquions plutôt les coutumes et traditions de son pays d’origine, de sa culture et de sa langue, mais point de peinture… nous n’avions encore jamais produit quoi que ce soit ni l’un ni l’autre ! Et puis une décennie plus tard, je me suis mis à la peinture, et je lui montrai une fois par an quelques réalisations, lui parlai de mes projets, de mes livres.
Et une décennie de plus, et j’apprends que Watana s’est mise à la peinture, elle aussi : des cours de peinture académique aux Beaux Arts, les premières œuvres et les premières expositions, et d’année en année Watana devint un peintre confirmé, elle prit la présidence de l’association des peintres de Carrières-sur-Seine.
J’avais dans l’idée de proposer une collaboration avec Watana, de lui faire lire de mes poèmes qu’elle illustrerait… mais elle ne donna pas suite à ce projet. Par contre, l’année précédente, elle m’annonça qu’elle n’accepterait un livre qu’à la condition que ce soit moi qui illustre ses tableaux avec mes poèmes : l’idée me plut, j’avais envie de m’adonner à cette forme d’écriture, encore nouvelle pour moi. Je me mis aussitôt à l’ouvrage.
Je me mis d’abord à consulter le site internet qu’elle me fit connaître, et sur lequel je trouvai un bon nombre d’œuvres qu’elle présentait ainsi au public. Maintenant prête pour cette expérience, Watana m’envoya encore d’autres œuvres par courrier électronique, deux ou trois tableaux par mel, et elle me donna dernièrement à charger une clé USB. Ce qui fait que je me retrouve devant un sacré challenge, celui d’avoir à écrire une soixantaine de poèmes pour illustrer chacun de ses tableaux.
Me voilà donc lancé dans ce projet : avant que de me mettre à l’écriture, je songe à classer par thème toutes les œuvres. Après quelque semaines de tâtonnement et de réflexion, j’obtiens un plan assez cohérent : « sous l’eau, au fil de l’eau, au bord de l’eau, et enfin hors de l’eau ». Chaque œuvre semble trouver sa place au sein de ce plan : « fleurs et fruits, arbres et feuilles, la gare et les voyages, l’Irlande, la Toscane, la Provence ».

La palette utilisée par Watana est le plus souvent chaude, colorée, et sa main a la précision du pinceau chinois, son graphisme impeccable, l’émotion qu’elle nous fait ressentir : la matière d’œuvre est là ! A moi, poète, de réussir l’amalgame avec mes propres mots et de donner à lire les mêmes sensations que donne à voir Watana…
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