Description
APHORISMES
Morosité
Morose idée.
Fumer.
Avoir envie de faire
Des ronds
D’humeurs impartiales.
Mort.
Une magistrature des vins
De la scène
Et de l’organisation
Des ennuis.
Cite, adin !
Site à daims.
Voir la misère chez eux
Et s’asseoir chez soi, miséreux.
Musique.
Fard d’une vie
Phare de ma vie.
Réfléchis avant d’écrire
Et écris, et puis réfléchis !
Cœur amour
Cœur hier !
Des doigts agiles
Des sons graciles.
C’ETAIT ECRIT.
C’était écrit
Comme dans un rêve
C’était écrit sur une page
Au fur et à mesure que passent
Les mois et les semaines
En années bouchonnées sur le calendrier
Ficelées et fagotées
Quoi donc, bon sang ?
Une vie à l’eau de rose
Dans un poème qui n’ose
Savourer et s’avouer les choses
Plectres termes en filigrane et filiforme
Oh, spectre au présent éclairci de nuages !
J’étais mal dans ma peau
De mâle endurci, mais doux comme l’agneau du carême
Qui n’oserait point s’écrier sur l’hôtel
Du sacrifice
Qu’on ne l’égorge qu’à petits feux
Et puis qu’on le laisse vivre
Trente ans plus tard
Trois dizaines d’années-lumière
De misère ou de gloire
Sans amour sans amis
C’était écrit
Dans le sang de mes soucis.
SAIS-TU LA CHOSE ?
Enfin, depuis belle lurette que j’y songe, que je réfléchis, que je me démène les méninges, je l’ai repris, mon stylo, la peur au ventre, couché sur le dos dans mon lit, et j’ai écrit, comme çà, au hasard, un petit poème sans prétention, un petit poème en prose que tu lis en ce moment. Eh ! Bien avant que de conclure, sais- tu si tu pourras aller jusqu’au bout ? Aller jusqu’où dans tes pensées inertes ? Depuis bientôt dix ans, une décennie, çà compte, une décennie, c’est long, tu n’as plus rien écrit, comme çà, en quête d’un je-ne-sais-quoi ! Et ce soir, dans ton lit, couché sur le dos, c’est arrivé, enfin, tu l’as pris, ton stylo ! Faut dire que la cause était belle, faut dire que la cause était noble :
– Pensez ! … Il écrit un roman ! …
un roman.
– Un roman ?
-Oui, un roman ! … Et encore, un roman en trois tomes, avec des phrases et tout, et des poèmes, et des bons mots : le roman de sa vie ! …
– Oh là ! … Alors, si c’est sa vie, laissons-le cogiter ! …
Cogite-moi ton cœur
Cogite-moi ton âme
Et puis tes sentiments
Tes souvenirs si francs
Et quand tu trouveras
Viens me dire à l’oreille
Viens me dire tout bas
J’ai cogité ma vie
Et puis j’en ai fini ! …
Ce qui fut dit fut dit ! …
Avis
Il n’y pas encore d’avis.